Le viol
Tout commence par un viol. Le prince possède la Belle pendant son sommeil et c'est ce qui brise le charme qui la tenait endormie. Dans les Infortunes, le viol est le quotidien des esclaves mais il n'est pas une fin en soi. Il fait partie du processus pour prétendre à une parfaite servilité, avec l'apprentissage de la douleur et du plaisir. Il va de soi qu'il faut prendre cet aspect des romans pour ce qu'il est : une pure torsion fictionnelle pour rendre acceptable ce qui ne saurait l'être autrement. Le viol sorti de ce contexte est un crime, odieux, responsable de traumatismes qui ne s'oublient jamais. Je ne le cautionne en rien. Mais dans les aventures de la Belle au Bois Dormant, le viol est une institution, il est ritualisé, socialement encouragé et ouvertement pratiqué par tout le monde, homme ou femme. Et il se produit ce que l'on constate à longueur de pages : l'attachement de l'esclave pour celle où celui qui le punit, l'humilie,